La fête de la mi-automne commence cette année le 8 septembre. Dans le branle bas de combat de la rentrée, on aurait pu oublier de la célébrer. Heureusement, Mélodie a sauté sur l'occasion pour organiser un pique nique / dégustation de gâteaux de lune. Avec des variétés que je n'avais jamais vues.

Le rendez vous était "à partir de" 19h30 dans les jardins de l'arsenal. Coincée au collège pour la réunion de rentrée des 6°, je suis arrivée seulement une heure après, et j'ai eu très peur ; car au milieu d'un groupe très animé,en fait de gâteaux de lune, j'ai vu seulement ça!

Le désarroi s'est vu sur mon visage car Mélodie m'a indiqué aussitôt la réserve prévue.

Haaaaa, une boîte!

Hooooo, encore une boîte!!!!

Bref, la dégustation n'avait pas encore vraiment commencé, c'était juste un grignotage sans conséquence. Et quand le jour a commencé à baisser, nous sommes passés aux choses sérieuses.

Des ronds, des carrés, un noir, des dorés et tous avec des garnitures différentes. Pas de panique, les caractères chinois décrivent la garniture du gâteau. Ainsi on déchiffre collectivement qu'on a là, de gauche à droite et de haut en bas :

- Pâte de haricot rouge et jaune d'oeuf entier : classique indispensable

- Sésame noir : hmm, c'est la première fois que j'en vois un comme ça

- Crème de lotus : deuxième classique, doux au goût comme à la langue

- Cinq noix : mon préféré depuis toujours

- Il y a le caractère du lotus, mais... précédé d'un autre... C'est au Durian, qui va oser goûter?

- Le dernier... je ne suis pas très sûre, si quelqu'un veut suggérer une explication, je prends!

On les partage soigneusement en toutes petites parts (oui, car ça tient au corps le gâteau de lune) et on fait passer à la ronde.

Saveurs, couleurs et textures se succèdent : pâte de haricot rouge, sésame noir, durian...

Durian? Ce fruit à l'odeur si nauséabonde qu'il est interdit dans le métro de Singapour? J'essaye de me raisonner, j'ai entendu dire que le goût en est délicieux, il faut seulement faire abstraction de l'odeur. Mais la vérité, c'est que je n'ai jamais pu rassembler assez de courage pour en goûter... Lâchement, je laisse passer l'assiette sans en prendre, feignant de ne l'avoir pas vue. Mais entourée d'amis si attentionnés et attentifs à me choyer, comment faire? L'assiette est rattrapée, elle vole vers moi, des paroles affectueuses m'encouragent : "ho mais tu n'en a pas eu, pardon, pardon, heureusement qu'il en reste, tiens, prends cette belle part!".

C'était mon premier durian. J'ai détesté ça. Je ne veux pas lancer de polémique, certains l'adorent, d'autres ne peuvent le souffrir et j'en fais partie.

Après qu'on m'ait réconfortée de diverses manière, j'ai pu savourer tout à loisir mon gâteau préféré, le "5 amandes"

La farce rappelle un nougat de noix et graines variées, enrichi de morceaux de fruits confits et parfumé d'agrumes et d'épices, le tout curieusement peu sucré pour un palais européen. Et pour celui-ci, par question de laisser passer l'assiette, au contraire : c'était vraiment bien de conclure la dégustation avec mon chouchou!

Pour l''année prochaine, je prends deux résolutions :

- Apprendre des poèmes chinois à réciter au clair de lune

- Fuir à toute jambes en présence d'un gâteau au durian.