Depuis le Bubble Tea, ça me démangeait d'essayer de cuisiner le tapioca en dessert ; il fallait que je trouve un prétexte, voire une ou plusieurs victimes pour  partager l'expérience. Dimanche dernier, Samu et sa famille sont venus déjeuner chez moi et quand Samu m'a dit qu'il testait une diète sans gluten, ni oeufs, ni lactose, ni glucose... j'ai su que je tenais mon cobaye!

Ma recette de tapioca, je ne suis pas allée la chercher bien loin : j'ai exhumé mon numéro "Spécial Vietnam" des Cuisines du bout du monde. Une vénérable revue que j'avais achetée 35 Francs (sic) en Mars 1996. Et page 87, je savais trouver la Soupe de banane à la crème de coco

J'ai lu la recette et je ne l'ai pas suivie à la lettre, de peur de me retrouver avec assez de tapioca pour nourrir tout le département Chine de l'Inalco. Donc, j'ai mesuré 50g de billes de tapioca, et je les ai mises à tremper une heure dans 1/2 litre d'eau froide. Elles n'ont pas protesté, même elles ont eu l'air d'aimer ça.

Au passage, on peut constater que le faible coût des billes de tapioca -1,50 Euros pour 400g - ne permet pas d'expliquer pourquoi le Bubble Tea est vendu si cher. Ensuite, très simple et rapide, je les ai rincées, placées dans un nouveau 1/2 litre d'eau avec du gingembre frais en tranches parce-que j'aime bien le gingembre avec le lait de coco.

Cuisson : ébullition douce environ 10 minutes, jusqu'à ce qu'elles deviennent transparentes. Puis j'ai ajouté 40g de lait de coco en poudre : environ 40g, parce que j'avais un paquet de 60g entamé de environ un tiers.

Pas de sucre, malgré une recette qui en prescrit une quantité ahurissante. Le lait de coco, c'est déjà bien doux en bouche, j'ai préféré me faire une base un peu neutre et jouer avec les garnitures.

Suggestion n°1 : ananas frais, rondelles de banane et caramel liquide.

Suggestion n°2 : Kiwi, marmelade d'orange maison et graines de sésame

Au final, j'ai bien aimé ce style de dessert chaud, assez léger tant qu'on ne le sature pas de sucre et qu'on ne se limite pas à la banane comme garniture. On obtient la consistance d'un porridge léger que j'apprécie de plus en plus. Une base fondante et parfumée à garnir selon l'envie du moment.

Ce qui est étrange avec le manioc, c'est que ça ne donne aucune impression de satiété ; donc parfait en dessert quand on n'a plus faim, mais pour un goûter d'hiver réconfortant, je m'interroge encore?

Vivement que Samu revienne manger, pour de nouvelles aventures de la cuisine de l'extrême! C'est toujours intéressant de l'avoir à table ; je me souviens particulièrement de cette fois où, habitant une maison en banlieue, j'avais préparé un barbecue avec moult viandes à griller. Samu n'a rien dit, mais son amie, entre deux crises de fou-rire, s'est étonnée : "Mais il t'avait pas dit qu'il est végétarien en ce moment??"