Les plats froids  en plein hiver, drôle d'idée! Oui mais c'était une figure imposée pour le buffet gourmand à l'inalco, interdiction de faire chauffer.

J'avais mis la main sur un recette d'aubergines froides à la sauce sésame qui me faisait monter l'eau à la bouche.

Mais ma conscience écologique, alliée à la vérification du prix de l'aubergine au mois de février, m'a rapidement amenée à la solution qui s'imposait : cuisiner des nouilles froides sauce sésame, genre liangpi 凉皮, mais pas exactement.

Comme d'habitude, la recette donne une liste d'ingrédients sans proportions  : graines de sésame blanc grillées, pâte de sésame, wasabi, glutamate (nan, j'en mets pas!), vinaigre de riz, sauce de soja claire, huile de sésame et de l'huile chaude. Du coup, je décide de faire mon schtroumpf grognon, j'ignore le glutamate et le wasabi et j'ajoute de l'ail cru et du piment séché. Parce qu'après tout, ça pique aussi et que j'adore ça, non mais ho! Quant aux nouilles, ce sont des tagliatelles de riz, tout simplement celles que j'utilise pour le Pho vietnamien.(Pas la peine de m'en réclamer, je n'en cuisine plus moi même depuis que j'habite Paris)

Du coup pour la recette, je me suis lâchée dans l'improvisation : j'ai d'abord fait infuser les piments séchés dans l'huile bien chaude, pour obtenir une bonne huile pimentée -- et des yeux rouges quand je me suis trop approchée du fourneau.

Ensuite, peu soucieuse de réveiller ma tendinite à l'épaule, j'ai mis ensemble dans le mixer la crème de sésame, l'ail écrasé, l'huile pimentée filtrée, le vinaigre de riz, l'huile de sésame et la sauce soja. Le tout, en quantités que je n'ai pas notées. Je crois qu'à un moment, j'ai étendu le mélange d'eau bouillante, pour atteindre une consistance satisfaisante et un goût moins farouche. Au cas où vous auriez oublié, j'étais pressée par le temps et je cuisinais 4 plats en même temps pour 15 personnes par plat, bonne excuse pour ne pas écrire!

Alors bien sûr, j'ai goûté en préparant la sauce, pour l'équilibrer au fur et à mesure ; honnêtement, c'est le plus efficace pour obtenir un produit final à son goût.

C'est comme les confitures, je n'ai jamais chronométré ou utilisé un pèse-sirop : je regarde la taille des bulles, la transparence des fruits, la vitesse d'écoulement du sirop sur la cuillère, je hume la vapeur qui s'échappe du chaudron, j'écoute le bruit de l'ébullition, et je sais quand c'est prêt. C'est pas très standardisé comme approche, oui, d'accord, mais je ne m'ennuie jamais en cuisinant! Stop, je digresse complètement, c'est mal.

Pour préparer les pâtes, fastoche, tout est écrit sur le paquet ; il faut surtout surtout bien les rincer sous l'eau courante après cuisson pour qu'elles ne collent pas trop. En même temps, cela les refroidit ça tombe bien.

On met une portion de pâtes sur l'assiette ou dans le bol, on nappe de sauce et on saupoudre de graines de sésame : on en mangerait n'est-ce pas?

Et voilà, une sauce bien nappante, plutôt riche et relevée, qui se marie très bien avec les pâtes, mais que je pense essayer aussi sur des légumes vapeur.