• Kintaro : y'a pas que Higuma dans la vie

    Avant, je croyais que pour manger des Lamen et des Gyozas, il fallait aller chez Higuma et pas ailleurs. Et pour manger du Tofu, chez les chinois, et c'est tout. Et puis Valérie a décidé qu'il était temps de faire bouger mes blocages mentaux, et elle m'a emmenée chez Kintaro.

    Sortant d'une nocturne du musée du quai Branly, nous nous posons LA question : on va manger où? Pendant la visite de l'exposition, Valérie m'avait confiée la frustration qui la taraudait depuis le midi : amenée à travailler dans le quartier de l'Opéra, elle se réjouissait d'aller manger dans son japonais préféré.

    Kintaro : y'a pas que Higuma dans la vie

    Et puis une réunion se prolongeant en fin de matinée, une autre se profilant en début d'après-midi, elle avait fini par un sandwich dans le métro et conclu "quand même le travail, c'est aliénant, on peut pas manger tranquille!" Et c'est là qu'on a vu qu'on pouvait facilement prendre le métro, arriver directement à Richelieu Drouot et réparer le soir la frustration du midi. Et en plus c'est un japonais que je ne connais pas, pensez si j'ai sauté de joie!

    Rien de clinquant dans la devanture, mais des gens qui font la queue dehors au mois de Janvier à 21h30 : bon signe. En réalité, nous sommes rapidement placées, la gestion des convives est rigoureuse et efficace. Dans un premier temps, la carte semble assez standard pour un restaurant de Lamen, et d'ailleurs Valérie fonce directement sur le Champon Lamen, un grand bol de nouilles au bouillon avec beaucoup de légumes.

    Kintaro : y'a pas que Higuma dans la vie

    Mais en feuilletant la carte jusqu'au bout, je tombe sur un plat que je n'avais pas encore vu dans un restaurant de Lamen : du Tofu servi sur un bol de riz...

    Kintaro : y'a pas que Higuma dans la vie

    Inutile d'essayer de faire ma maline, le japonais et moi, ça fait 2. Sauf qu'à force de lire des cartes de restaurant, j'ai repéré que quand les noms de plat finissent par Don, c'est un bol de riz avec quelque chose par dessus ; mais pour le reste des explications sur le plat, rien à faire. Tout ce que je sais, c'est qu'il y a du Tofu en sauce, et un petit bol de bouillon clair en accompagnement. Alors j'ai pris ça.

    Kintaro : y'a pas que Higuma dans la vie

    Il faut reconnaître que visuellement, c'est pas très marketing... Mais ça sent si bon, qu'on plonge dedans sans barguigner. Et quelle bonne surprise ! Très différent de mon vénéré Mapo Tofu 麻婆豆腐, mais excellent. Donc j'explique.

    D'abord, le tofu, c'est du tofu tendre 嫩豆腐, il est tout fondant, et même il se brise quand on veut le saisir avec les baguettes. Le Tofu tendre, c'est très difficile à cuisiner, mais qu'est-ce que c'est bon. Et puis la sauce, très japonaise, sucrée, avec des oignons grillés qui donnent un petit goût barbecue très très plaisant. La sauce est assez longue pour bien imprégner le riz, ainsi consommé avec plaisir jusqu'au dernier grain.

    Comme j'aime partager les bonnes choses, j'ai rapidement alerté Valérie sur la nécessité absolue de dépasser l'aspect glauque et de goûter. Quelle erreur de ma part! Elle s'est révélée drôlement habile avec les baguettes pour pêcher les morceaux de Tofu sans les briser. J'ai dû contre-attaquer avec ma cuillère : je sais, c'est pas du jeu, mais sinon qui c'est qui serait repartie le ventre vide dans la nuit hivernale???

     

     

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